L’obésité affecte 8 %–12 % des grossesses1
Un indice de masse corporelle (IMC) de 30 kg/m2 ou plus avant la grossesse est lié à un risque accru d’issue négative de la grossesse1. Chaque augmentation de 5–7 kg/m2 de l’IMC multiplie par 2 le risque de prééclampsie1. En prévision de la grossesse, les options de gestion pondérale peuvent inclure des modifications à l’hygiène de vie, la pharmacothérapie et la chirurgie bariatrique, selon le cas. Le dépistage avant la grossesse peut comporter une évaluation des fonctions hépatique, cardiaque, respiratoire et thyroïdienne, en plus d’un bilan lipidique2. Si la personne consulte après la conception, le dépistage sera modifié selon les antécédents médicaux. On préconise un dépistage hâtif du diabète de type 2 avec dosage de l’hémoglobine glyquée1.
La maîtrise du gain pondéral et la prise quotidienne d’acide acétylsalicylique (AAS) durant la grossesse sont des stratégies factuelles de prévention de la prééclampsie2
En présence d’un IMC de 30 kg/m2 ou plus avant la grossesse ou durant le premier trimestre, on recommande un gain pondéral gestationnel total de 5–9 kg2. La prise d’AAS à faible dose (75–150 mg) peut réduire de 62 % le risque de prééclampsie; elle devrait débuter avant 16 semaines de gestation et se poursuivre jusqu’à 36 semaines de gestation3.
L’obésité est associée à un risque accru d’accouchement par césarienne4
C’est une incidence plus élevée de dystocie aux premiers stades du travail qui explique cet accroissement du risque. Le risque que les contractions utérines soient inefficaces est directement proportionnel à la classe d’obésité (rapport des cotes 2,14, 2,72 et 3,98 chez les personnes qui présentent respectivement une obésité de classe I, II ou III)4. Les personnes enceintes atteintes d’obésité sont plus susceptibles d’avoir besoin qu’on provoque le travail, et les taux d’échec sont plus élevés. Par contre, des études montrent que l’induction planifiée à terme peut réduire les taux de césariennes, de macrosomie et de morbidité néonatale4.
L’allaitement est recommandé
Les personnes atteintes d’obésité sont moins susceptibles de commencer l’allaitement et ont tendance à allaiter moins longtemps4. La formation sur l’allaitement devrait mettre l’accent sur ses avantages, notamment la protection contre le syndrome de mort subite du nourrisson, l’obésité infantile et les risques cardiovasculaires maternels4,5, en plus d’offrir de l’information sur les difficultés possibles et leur solutions4.
L’obésité peut susciter des préjugés et les personnes se sentent souvent pointées du doigt par leurs médecins6
Les paroles stigmatisantes érodent le lien de confiance et font en sorte que les personnes évitent de chercher de l’aide. Il faut utiliser un langage désignant la personne d’abord plutôt que de mettre l’accent sur son problème de santé (p. ex., personne atteinte d’obésité, plutôt que personne obèse)4.
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Footnotes
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