L’ischémie aiguë des membres est due à une diminution soudaine de la perfusion des membres qui met en danger leur viabilité
L’ischémie nécessitant une hospitalisation est associée à un risque accru d’amputation d’un membre, d’incidents cardiovasculaires et de décès. Environ 20 % des cas nécessiteront une amputation1. L’incidence de l’ischémie aiguë des membres est en baisse, mais la mortalité à 1 an se maintient autour de 40 %2.
La douleur aiguë à un membre est le principal symptôme qui doit faire rechercher une ischémie aiguë des membres
Les symptômes évocateurs de l’ischémie aiguë des membres sont la douleur d’apparition soudaine, les paresthésies, la pâleur, la froideur, la paralysie, et l’absence de pouls (les 6 P, d’après les termes anglais). Il est rare que les 6 symptômes soient présents simultanément; la présentation la plus courante est la douleur au repos (71,3 %)1,3. Il est important de procéder à l’évaluation des 6 symptômes (6 P) et de l’indice de pression systolique (IPS)4; la non-exécution d’un examen clinique adéquat incluant les 6 P et l’IPS est associée à une probabilité accrue d’amputation majeure et de décès5.
L’angiographie par tomodensitométrie (TDM) est l’examen initial de première intention
En cas de contre-indication absolue à l’angiographie par TDM, on peut lui substituer l’imagerie par résonance magnétique avec agent de contraste; la sensibilité et la spécificité sont similaires. Comme près de la moitié des cas d’ischémie aiguë des membres sont causés par une embolie, il est important de vérifier par échocardiographie s’il y a présence de fibrillation auriculaire3.
Une anticoagulothérapie systémique par voie intraveineuse avec de l’héparine non fractionnée est généralement amorcée au moment du diagnostic
Une anticoagulothérapie sous-optimale est associée à des interventions additionnelles3. Il faut communiquer rapidement avec un service de chirurgie vasculaire pour réduire le plus possible la durée de l’ischémie. La consultation et le transfert au service approprié ne devraient pas être retardés par l’imagerie.
Les décisions thérapeutiques devraient être prises en fonction de la gravité clinique ainsi que de l’abondance et de la distribution des caillots à l’imagerie
Les personnes présentant une impotence fonctionnelle ont des issues plus défavorables et nécessitent un traitement urgent6. Le traitement devrait être amorcé dans les heures suivantes et peut consister en une embolectomie, en une revascularisation par voie chirurgicale ouverte ou par voie endovasculaire, ou en une thrombolyse dirigée par cathéter. Les cas d’ischémie avancée nécessitent parfois une amputation primaire3.
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Footnotes
Intérêts concurrents: Hans Rosenberg déclare avoir reçu une rémunération de l’Association canadienne de protection médicale pour son rôle en tant qu’expert médicolégal et du soutien pour ses déplacements de l’Association canadienne des médecins d’urgence. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
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